La Calamité du Jeudi

Introduction

Un jeudi, trois jours avant son décès, le Prophète Mohammed (que la Paix et les Bénédictions d'Allah soient sur lui) demanda un stylo et du papier pour rédiger son testament et désigner officiellement son successeur pour la communauté musulmane (Oumma). Cependant, selon des sources sunnites majeures telles que Sahih Al-Boukhari et Sahih Muslim, un groupe de compagnons, dirigé par Omar ibn Al-Khattab, s'opposa à la demande du Prophète, l'accusant de parler de manière délirante et remettant en question la sagesse d'écrire son testament. Cet épisode tragique met en évidence un désaccord important entre les compagnons concernant les dernières volontés du Prophète et c'est à ce moment que la désunion a commencé au sein de l'Islam. 

Sa'id b. Jubair a rapporté d'après Ibn Abbas qu'il a dit : « Jeudi, et quel jour que jeudi ! » Puis les larmes ont commencé à couler jusqu'à ce que je les ai vues sur ses joues comme si elles étaient des colliers de perles. Il (le narrateur) a dit que le Messager d'Allah a dit : « Apportez-moi une tablette et un encrier, afin que j'écrive pour vous un document après lequel vous ne vous égarerez plus jamais. » Ils ont dit : « Le Messager d'Allah est dans un état d'inconscience. »

- Sahih Muslim, Muslim ibn Al-Hajjaj Al-Naysaburi, Livre 25, Hadith 30(En arabe : يهجر signifiant délirant, pas inconscient)

Ibn Abbas a rapporté : « Quand le moment de la mort du Prophète approcha, il y avait des hommes dans la maison, parmi lesquels se trouvait ‘Umar Ibn Al-Khattab. Le Prophète dit : « Approchez-vous, laissez-moi écrire pour vous un écrit après lequel vous ne vous égarerez plus. » ‘Umar dit : « Le Prophète est gravement malade, et vous avez le Coran, donc le Livre d’Allah nous suffit. » Les gens dans la maison divergeaient et se disputaient. Certains d’entre eux disaient : « Approchez-vous afin que le Messager d’Allah écrive pour vous un écrit après lequel vous ne vous égarerez plus », tandis que d’autres disaient ce qu’avait dit ‘Umar. Lorsqu’ils firent beaucoup de bruit et divergèrent beaucoup devant le Prophète, il leur dit : « Partez et laissez-moi. » Ibn 'Abbas avait l'habitude de dire : « Ce fut un grand désastre que leur divergence et leur bruit aient empêché le Messager d'Allah d'écrire cet écrit pour eux. »- Sahih Al-Bukhari, Al-Bukhari, S'attachant fermement au Coran et à la Sunnah , Hadith N°  7366Ibn

'Abbas a rapporté : Lorsque l'Apôtre d'Allah était sur son lit de mort et qu'il y avait dans la maison des gens parmi lesquels se trouvait Omar ibn Al-Khattab, le Prophète dit : « Venez, laissez-moi écrire pour vous une déclaration après laquelle vous ne vous égarerez pas. » Omar dit : « Le Prophète est gravement malade et vous avez le Coran ; le Livre d'Allah nous suffit donc. » Les gens présents dans la maison divergeaient et se disputaient. Certains disaient : « Approchez-vous afin que le Prophète écrive pour vous une déclaration après laquelle vous ne vous égarerez pas », tandis que les autres disaient comme Omar. Lorsqu'ils ont fait du bruit devant le Prophète, l'Apôtre d'Allah a dit : « Va-t'en ! » 'Ubaidullah a dit : Ibn 'Abbas avait l'habitude de dire : « Il était très malheureux que l'Apôtre d'Allah ait été empêché d'écrire cette déclaration pour eux à cause de leur désaccord et de leur bruit. » - Sahih Al-Bukhari, Al-Bukhari, Livre des Patients, Hadith N° 5669 

Tous ces récits prouvent que le Prophète voulait écrire son testament. Il voulait écrire une déclaration pour la Oumma afin de s'y accrocher fermement pour qu'ils ne s'égarent jamais après son décès. Cependant, certains compagnons ont essayé d'empêcher le Prophète d'écrire son testament ce jour-là, en prétextant qu'il (PBUH et Sa Famille) souffrait et délirait. Le Coran dit :{ Et ce que le Messager vous a donné, prenez-le ; et ce qu'il vous a interdit, abstenez-vous-en. } - Le Saint Coran, Chapitre 59 (Al-Hashr), Verset 7

Ainsi, lorsque Omar ibn Al-Khattab dit : « Le livre d’Allah nous suffit », est-ce vraiment une bonne chose à faire ? Le Prophète leur demande de lui apporter des outils d’écriture pour écrire une déclaration et Omar répond : « Le Prophète est en délire ». Lorsque le Prophète ordonne quelque chose, c’est un ordre et une obligation pour ceux qui croient en lui de se soumettre et de suivre l’ordre immédiatement. 

Voyons ce que le Coran nous dit à ce sujet. Le Prophète parle-t-il vraiment de son propre esprit ? L’acte d’Omar était-il vraiment juste ? A-t-il suivi ce que le Coran ordonnait aux croyants de faire?

{Par l'étoile qui descend, ton compagnon ne s'est pas égaré, il ne s'est pas trompé, et il ne parle pas selon son inclination . Ce n'est là qu'une révélation. }- Le Saint Coran, Chapitre 53 (An-Najm), Versets 1-4

{Ô vous qui croyez, obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent l'autorité.}- Le Saint Coran, Chapitre 4 (An-Nisa), Verset 59

{Dis : « Si vous aimez Allah, suivez-moi donc. Allah vous aimera et vous pardonnera vos péchés. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux ».}- Le Saint Coran, Chapitre 3 (Al-Imran), Verset 31

{Ô vous qui croyez, obéissez à Allah et à Son Messager, et ne vous détournez pas de lui, alors que vous entendez [son ordre]}- Le Saint Coran, Chapitre 8, (Al-Anfal), Verset 20

{Ô vous qui croyez ! Répondez à Allah et au Messager lorsqu'il vous appelle à ce qui vous donne la vie.}- Le Saint Coran, Chapitre 8, (Al-Anfal), Verset 24

Tous ces versets montrent que les Compagnons se sont trompés en désobéissant au Prophète. Il était certainement injuste de la part d’Omar de s’opposer au Prophète et d’essayer de l’empêcher d’écrire ce jour-là. Ce verset indique clairement à quel point il s’est certainement trompé :

{ Il n'appartient pas au croyant ou à la croyante, quand Allah et Son messager ont décidé d'une affaire, de choisir entre eux. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager s'égare certainement dans un égarement évident .}- Le Saint Coran, Chapitre 33, (Al-Ahzab), Verset 36 

Il existe également un Hadith clair qui affirme que rien ne nous rapproche du Paradis, sauf ce que le Prophète nous a ordonné de faire. Le Messager d’Allah (Paix et Bénédictions sur Lui et Sa Famille) a dit : « Rien ne vous rapproche du paradis, sauf ce que je vous ai ordonné de faire, et rien ne vous rapproche de l’enfer, sauf ce que je vous en ai interdit. » - Silsalat Al-Hadith Al-Sahiha, Muhammad Nasir Al-Din Al-Albani, Vol 6, p. 863

La question ici est donc la suivante : le Prophète n'a-t-il pas décrit la déclaration qu'il voulait écrire comme une « protection contre l'égarement » , lorsqu'il a dit : « Laissez-moi vous écrire une déclaration après laquelle vous ne vous égarerez jamais ? » Cette déclaration, qui est une protection contre l'égarement, n'est-elle pas une manière de rapprocher les gens du Paradis ? 

Ainsi, le Prophète leur ordonnait ce qui les rapprocherait du Paradis, tandis qu'Omar appelait les gens à ce qui les rapprocherait de l'Enfer.